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Connaissance de soi

Comment la perception de la connaissance de soi varie-t-elle selon les cultures ?

Au carrefour des cultures : Les multiples visages de la Connaissance de soi
7 Mins de lecture22 avril 2025059 VuesLa rédactionLa rédaction
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“On croit sou­vent par­tir à la décou­verte de soi, mais c’est le monde qui nous tend un miroir dont nous igno­rions la forme.”

Et si la ques­tion “Qui suis-je ?” n’avait pas le même poids sous toutes les lati­tudes ? Et si ce que nous appe­lons “connais­sance de soi” n’était qu’un reflet, mode­lé par la langue que nous par­lons, les rituels qui nous bercent, les his­toires que l’on nous trans­met ? Ce que l’on prend pour une quête intime serait-il aus­si une construc­tion cultu­relle ?

Il ne s’agit pas ici de rela­ti­vi­ser l’importance de la connais­sance de soi, mais d’en explo­rer les racines : celles qui plongent dans des sols bien dif­fé­rents selon que l’on vive à Tokyo, Bama­ko, Bue­nos Aires ou Damas. Car se connaître n’est pas seule­ment un acte per­son­nel. C’est aus­si un acte situé. Et chaque culture offre un prisme par­ti­cu­lier, une lumière spé­ci­fique sur ce miroir inté­rieur.

Le moi occidental : un chantier solitaire

En Occi­dent, la connais­sance de soi s’inscrit dans une logique intros­pec­tive pro­fon­dé­ment indi­vi­dua­liste. On se cherche comme on rénove une mai­son ancienne : avec des plans, des diag­nos­tics, des outils d’analyse. Tests de per­son­na­li­té, bilans psy­cho­lo­giques, jour­naux intimes, déve­lop­pe­ment de l’“intelligence émo­tion­nelle”… On “tra­vaille sur soi” comme on s’entraîne pour un mara­thon, en quête de per­for­mance inté­rieure.

Cette vision s’est construite his­to­ri­que­ment : Socrate, en invi­tant à « se connaître soi-même », ouvrait un che­min ration­nel. Des­cartes pla­çait le cogi­to au cœur de l’existence. Freud est venu y creu­ser l’inconscient comme un sous-sol men­tal. Et aujourd’hui encore, cette tra­di­tion car­té­sienne infuse notre rap­port à nous-mêmes : on scrute, on inter­prète, on cor­rige.

Mais à force de tout cen­trer sur le moi, on en oublie sou­vent ce qui échappe à sa struc­ture : les liens, l’ancrage, l’écoute du monde comme pro­lon­ge­ment du soi. Cette intros­pec­tion per­ma­nente devient par­fois une boucle close, où le regard ne sort plus du laby­rinthe inté­rieur.

En Orient : se dissoudre plutôt que se trouver

Dans de nom­breuses tra­di­tions orien­tales, la connais­sance de soi ne vise pas à affir­mer l’individualité, mais à en obser­ver la vacui­té. Ce que l’Occident nomme “moi”, d’autres le consi­dèrent comme une illu­sion pas­sa­gère, un agré­gat d’impressions, de condi­tion­ne­ments, de dési­rs — vide de sub­stance propre.

Dans les pra­tiques médi­ta­tives de cer­tains cou­rants d’Asie, il ne s’agit pas d’“approfondir sa per­son­na­li­té”, mais de voir au-delà du voile de l’ego. Le but n’est pas de deve­nir plus cohé­rent, mais moins atta­ché. Ce n’est pas l’analyse qui guide, mais la pré­sence dépouillée. L’instant. La trans­pa­rence.

Un maître zen dira peut-être qu’on ne se connaît jamais aus­si bien qu’en ces­sant de cher­cher. Dans cette pos­ture radi­ca­le­ment dif­fé­rente, la connais­sance de soi devient silence. Non pas silence intel­lec­tuel, mais silence onto­lo­gique. Ce qui demeure quand toutes les iden­ti­tés tombent.

L’Afrique et la connaissance de soi relationnelle

Dans les tra­di­tions afri­caines, par­ti­cu­liè­re­ment dans les cultures où l’oralité est reine, l’individu n’existe pas comme enti­té iso­lée. Il est tis­su. Il est bat­te­ment du groupe. La for­mule ban­toue « Umun­tu ngu­mun­tu nga­ban­tu » — je suis parce que nous sommes — résume cette phi­lo­so­phie du lien.

On ne se ren­contre pas seul, dans une chambre fer­mée, en médi­tant. On se découvre dans le regard du clan, dans la parole du griot, dans la danse par­ta­gée, dans le chant de l’arbre. Le soi ne se pense pas. Il s’incarne dans la terre, dans les ancêtres, dans le rythme com­mun. Et connaître sa place dans le cercle, c’est déjà se connaître.

Cela ne signi­fie pas que l’introspection soit absente. Mais elle est col­lec­tive, enra­ci­née, trans­mise. Elle prend la forme d’un conte, d’un rite, d’une parole confiée sous un man­guier. Le silence n’est pas refuge per­son­nel, il est écoute de la mémoire vivante du monde.

L’Amérique latine : un soi dansé et raconté

Dans bien des cultures d’Amérique latine, la connais­sance de soi passe par le corps, le sym­bole, la mémoire des ancêtres, la musique, les rituels. C’est un savoir incar­né, vibrant, ritua­li­sé. L’individu n’est pas un “pro­jet” à construire, mais un noeud dans un tis­su sacré.

Le lien à la Pacha­ma­ma, les pro­ces­sions syn­cré­tiques, les his­toires racon­tées au coin du feu sont autant d’entrées dans cette conscience élar­gie. Se connaître, ici, c’est sen­tir son souffle relié à celui de la mon­tagne, du feu, du tam­bour. C’est entendre les morts par­ler dans les rêves. C’est dan­ser sa mémoire.

On ne se regarde pas dans un miroir froid. On se sent vibrer au rythme d’un monde où l’invisible est pal­pable, où l’intériorité n’est pas repli, mais célé­bra­tion.

Peuples autochtones : la connaissance de soi comme écologie intérieure

Chez de nom­breux peuples autoch­tones, le “soi” est une inter­face avec le vivant. Il n’est pas dis­tin­gué du pay­sage. Se connaître, c’est com­prendre les sai­sons, les migra­tions, les souffles. L’animal ne sym­bo­lise pas une qua­li­té humaine : il est un parent. La rivière n’évoque pas l’émotion : elle est l’émotion. Le soi n’est pas un centre, mais une poro­si­té.

Dans cette vision, la connais­sance de soi est cos­mique. Elle dépasse la bio­gra­phie. Elle ins­crit l’être dans un tis­su de cor­res­pon­dances où chaque élé­ment du monde est un frag­ment de conscience.

Et là encore, la parole n’est pas néces­sai­re­ment le vec­teur prin­ci­pal. Le silence, les rêves, les visions, les gestes trans­mis sont autant de lan­gages pour entrer en soi sans jamais s’enfermer.

Le Moyen-Orient : entre abandon et verticalité

Dans de nom­breuses tra­di­tions du Moyen-Orient, la connais­sance de soi est liée à la rela­tion au divin. Non comme dogme, mais comme recon­nais­sance d’une ori­gine com­mune. Le soi est un miroir voi­lé, qu’il faut polir pour reflé­ter la lumière.

Cela se tra­duit par l’humilité, la prière, l’oubli de l’ego comme obs­tacle à la clar­té. On ne cherche pas à deve­nir spé­cial. On cherche à s’effacer dans une plus vaste pré­sence. Se connaître, ici, c’est recon­naître qu’on n’est ni centre, ni fina­li­té, mais canal.

Dans cette logique, l’introspection n’est pas un auto-ques­tion­ne­ment nar­cis­sique, mais un retour au souffle, à la ver­ti­ca­li­té, à la sim­pli­ci­té d’être.

Et nous ? À la croisée de tous ces regards

Nous vivons à une époque de bras­sage. Nos iden­ti­tés sont tis­sées de frag­ments mul­tiples. Nous sommes nés dans un monde occi­den­tal, bai­gnés d’images mon­dia­li­sées, curieux des tra­di­tions orien­tales, fas­ci­nés par la sagesse ances­trale. Mais avons-nous pris le temps de nous inter­ro­ger : à tra­vers quel prisme regar­dons-nous en nous ?

Et si notre “quête de soi” n’était qu’un récit emprun­té ? Et si notre façon de nous cher­cher, de nous défi­nir, de nous racon­ter, était déjà condi­tion­née par les cartes men­tales de notre culture d’origine ?

Ce n’est pas grave. Mais c’est essen­tiel à voir. Car c’est dans cette luci­di­té que naît la liber­té.

Pistes pour un dialogue vivant avec soi
  • Deman­dez-vous : votre manière de pen­ser “vous-même”, est-elle façon­née par une tra­di­tion ? Une langue ? Une reli­gion ?

  • Écou­tez com­ment parlent de soi les membres de cultures dif­fé­rentes. Que valo­risent-ils ? Que taisent-ils ? Que révèrent-ils ?

  • Accueillez les pra­tiques qui vous décentrent : une musique étran­gère, une phi­lo­so­phie oppo­sée, un récit ances­tral. Voyez ce qu’elles réveillent.

  • Lais­sez-vous tra­ver­ser par une vision du monde que vous ne com­pre­nez pas encore. Par­fois, la connais­sance de soi com­mence dans l’inconfort.


Mille visages, un même mystère

La connais­sance de soi n’est pas une for­mule. Ce n’est pas un par­cours aca­dé­mique, ni une dis­ci­pline à maî­tri­ser. C’est un dia­logue. Une fric­tion entre l’intime et le col­lec­tif. Une danse entre ce que nous croyons être et ce que nous deve­nons quand nous ces­sons de le croire.

Elle ne se trouve pas dans le miroir, mais dans les reflets que le monde nous ren­voie : un pro­verbe mur­mu­ré, un conte oublié, une étoffe bro­dée, une voix ances­trale, un geste par­ta­gé.

Et vous ? D’où vient votre regard sur vous-même ? À quel mythe obéit-il ? Et que se pas­se­rait-il si vous chan­giez de prisme ?

 


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