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Psychologie cognitive

Déjouer les pièges de la mémoire : Comment notre cerveau nous trompe et comment le maîtriser

6 Mins de lecture21 avril 2025028 VuesLa rédactionLa rédaction
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Ima­gi­nez que vous soyez per­sua­dé d’avoir vu un film dans lequel un per­son­nage meurt tra­gi­que­ment. Vous en dis­cu­tez avec un ami, qui vous affirme que le per­son­nage sur­vit. Intri­gué, vous revoyez le film… et il a rai­son. Ce que vous aviez en mémoire était faux. Une erreur iso­lée ? Pas tout à fait. Ce type de dis­tor­sion est fré­quent, sys­té­ma­tique même. Notre mémoire, loin d’être une archive inal­té­rable, est un théâtre vivant, où le pas­sé se réécrit sans cesse.

La mémoire n’est pas un enre­gis­tre­ment, mais une recons­truc­tion. Et cette recons­truc­tion est constam­ment influen­cée par nos émo­tions, notre atten­tion fluc­tuante, nos croyances et les contextes dans les­quels nous évo­luons. Cet article vous pro­pose un voyage au coeur des tra­hi­sons de la mémoire, non pour la cor­ri­ger à coups de recettes, mais pour apprendre à l’observer, à en déjouer les auto­ma­tismes et à en faire un objet de connais­sance de soi.

La mémoire : une illusion nécessaire

La mémoire ne conserve pas ; elle recons­truit. Ce que nous appe­lons « sou­ve­nir » est un assem­blage dyna­mique de frag­ments, réac­ti­vés, ajus­tés, voire inven­tés au moment où nous le convo­quons. Une même scène, racon­tée à dix ans d’intervalle, peut chan­ger de teinte, de détails, d’interprétation.

Pour­quoi ? Parce que notre cer­veau n’a pas pour mis­sion de conser­ver le pas­sé, mais de main­te­nir une cohé­rence adap­ta­tive entre ce que nous étions, ce que nous sommes et ce que nous aspi­rons à être. La mémoire est un outil de sur­vie, non d’histoire.

C’est ce que montrent les tra­vaux d’Elizabeth Lof­tus sur les faux sou­ve­nirs : il suf­fit d’une sug­ges­tion per­sua­sive pour que le cer­veau intègre un élé­ment fic­tif dans un sou­ve­nir réel. Le pas­sé se module au pré­sent, et par­fois même, au futur atten­du.

Les trois failles systémiques : encoder, stocker, récupérer

Chaque sou­ve­nir passe par trois étapes : enco­dage, sto­ckage, récu­pé­ra­tion. Et cha­cune est un ter­rain fer­tile pour la dis­tor­sion.

  1. Enco­dage : si votre atten­tion est divi­sée, le sou­ve­nir sera flou, frag­men­taire, voire illu­soire. L’oubli com­mence sou­vent avant même que l’information ne soit cap­tée.
  2. Sto­ckage : les sou­ve­nirs inter­agissent. Un appren­tis­sage nou­veau peut modi­fier un sou­ve­nir ancien. La mémoire est plas­tique, mais cette plas­ti­ci­té est à double tran­chant.
  3. Récu­pé­ra­tion : l’effet de source erro­née, par exemple, nous fait attri­buer une infor­ma­tion à la mau­vaise ori­gine : « Je crois que c’est Julie qui m’a dit ça »… alors que c’était un film.

Autre­ment dit, même un sou­ve­nir très pré­sent peut être faux. Ce n’est pas une fai­blesse, c’est une carac­té­ris­tique.

Nos souvenirs pensent comme nous pensons : biais, croyances et identité

La mémoire ne sert pas uni­que­ment à rap­pe­ler, mais aus­si à jus­ti­fier. Nous nous sou­ve­nons mieux de ce qui conforte nos croyances préa­lables. C’est le fameux biais de confir­ma­tion. Il ne s’agit pas d’une tra­hi­son acci­den­telle, mais d’une éco­no­mie cog­ni­tive : pen­ser moins pour vivre plus vite.

Le dan­ger ? Se croire objec­tif. Or nos sou­ve­nirs sont rare­ment neutres : ils sont tis­sés dans la même matière que notre iden­ti­té. Se sou­ve­nir, c’est aus­si se racon­ter. Et ce récit change en fonc­tion de l’auditoire, du contexte, de létat affec­tif.

Ain­si, un même évé­ne­ment peut deve­nir trau­ma­ti­sant ou insi­gni­fiant selon la manière dont il est remém­mo­ré. La mémoire n’est pas une vic­time de notre sub­jec­ti­vi­té : elle en est l’architecte.

Faux souvenirs, vrais effets : quand le cerveau invente avec brio

En 2008, une expé­rience a pro­po­sé à des sujets de se rap­pe­ler des mots liés à la thé­ma­tique du som­meil : lit, rêve, oreiller, fatigue… mais sans men­tion­ner le mot “som­meil”. À la fin, la plu­part des par­ti­ci­pants affir­maient avec convic­tion que ce mot avait été pré­sen­té. Pour­quoi ? Parce que le cer­veau a besoin de struc­ture. Il comble les absences, invente des liens.

Les faux sou­ve­nirs ne sont pas des défaillances : ce sont des ten­ta­tives de cohé­rence. Le cer­veau n’est pas un archi­viste, c’est un conteur.

Dans les contextes judi­ciaires, cette pro­pen­sion à fabri­quer des sou­ve­nirs cohé­rents mais inexacts pose un pro­blème éthique majeur. Com­ment juger un témoi­gnage si même la vic­time croit en l’exactitude de ce qu’elle raconte ?

Explorer sans maîtriser : vers une mémoire lucide

Plu­tôt que cher­cher à “maî­tri­ser” la mémoire, terme illu­soire s’il en est, il serait plus per­ti­nent d’apprendre à coha­bi­ter avec ses défor­ma­tions. Voi­ci quelques pistes non pres­crip­tives, mais explo­ra­toires :

  • Tenir un car­net de déca­lages mémo­rielles : notez les moments où votre mémoire vous a sur­pris. Cela vous fami­lia­ri­se­ra avec vos propres dis­tor­sions.
  • Com­pa­rer régu­liè­re­ment sou­ve­nirs et réa­li­tés : revoir des pho­tos, relire d’anciens jour­naux, deman­der à d’autres leur ver­sion d’un même évé­ne­ment.
  • Obser­ver vos biais sans les cor­ri­ger : recon­naître, par exemple, que vous vous sou­ve­nez mieux des cri­tiques que des com­pli­ments. Pour­quoi ? Qu’est-ce que cela dit de vous ?
  • Explo­rer la dis­so­cia­tion entre l’émotion res­sen­tie aujourd’hui et le sou­ve­nir d’hier : l’é­mo­tion actuelle colore-t-elle le sou­ve­nir ?

La technologie : prothèse ou poison mémoriel ?

Les outils numé­riques (apps, rap­pels, GPS, etc.) allègent notre charge cog­ni­tive, mais à quel prix ? Moins sol­li­ci­tée, notre mémoire devient pares­seuse. Le GPS affai­blit notre mémoire spa­tiale. Le car­net de notes empêche l’effort de récu­pé­ra­tion spon­ta­née.

Et pour­tant, ces outils peuvent deve­nir de puis­sants alliés si nous les uti­li­sons comme des miroirs de nos failles, non comme des béquilles. Gar­der trace de nos oublis, de nos erreurs, peut nous aider à mieux com­prendre notre manière de pen­ser.

Se méfier de ses souvenirs pour mieux se connaître

La mémoire est moins un outil qu’un per­son­nage. Elle parle avec notre voix, mais raconte par­fois autre chose. L’apprivoiser, ce n’est pas la domi­ner. C’est en faire une com­plice dans notre explo­ra­tion de l’esprit humain.

Notre pas­sé n’est jamais figé. Il se refor­mule au pré­sent, et à chaque réac­ti­va­tion, il s’altère. Ce n’est pas une défaite de la véri­té : c’est la condi­tion même de notre plas­ti­ci­té men­tale.

« Ne crois pas tout ce dont tu te sou­viens » : cette phrase devrait orner le seuil de toute pen­sée cri­tique. Et si, au lieu de cher­cher à amé­lio­rer notre mémoire, nous cher­chions à la com­prendre ?


✨ Et vous ? Quels sou­ve­nirs avez-vous décou­verts être erro­nés ? Avez-vous un moment où la réa­li­té vous a contre­dit ?

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