Et si penÂser n’éÂtait pas (seuleÂment) une affaire de neuÂrones ?
FerÂmez les yeux. ImaÂgiÂnez une tasse de café brûÂlante entre vos mains. Le contact, la chaÂleur, le poids. Vous n’avez pas besoin de réfléÂchir pour la senÂtir — et pourÂtant, ce geste, banal en appaÂrence, active en vous une casÂcade de proÂcesÂsus cogÂniÂtifs. Vous la senÂtez, vous la jugez, vous l’anticipez. Et tout cela, avant même de penÂser le mot « café ».
Et si la penÂsée n’émergeait pas seuleÂment du cerÂveau, mais de la chair, du muscle, du nerf ? Si notre intelÂliÂgence ne se logeait pas uniÂqueÂment dans nos synapses, mais dans notre posÂture, notre resÂpiÂraÂtion, notre gesÂtuelle ? La « cogÂniÂtion incarÂnée » bouÂleÂverse l’héritage carÂtéÂsien : elle posÂtule que l’esprit est proÂfonÂdéÂment enraÂciÂné dans le corps. Elle ne réduit pas la penÂsée à une actiÂviÂté céréÂbrale, mais l’étend à l’expérience vécue, aux senÂsaÂtions, à la motriÂciÂté. Une révoÂluÂtion silenÂcieuse est à l’œuvre. Cet article en explore les contours.
L’origine du tournant incarné : quand le corps entre dans la cognition
PenÂdant des siècles, la penÂsée occiÂdenÂtale a cultiÂvé un duaÂlisme obsÂtiÂné : le corps d’un côté, l’esprit de l’autre. L’un pesant, morÂtel, pulÂsionÂnel ; l’autre subÂtil, absÂtrait, rationÂnel. Le cerÂveau y était roi, les mains simples exéÂcuÂtantes. Mais depuis les années 1990, un couÂrant interÂdisÂciÂpliÂnaire a remis ce modèle en cause.
Les traÂvaux fonÂdaÂteurs de FranÂcisÂco VareÂla, EleaÂnor Rosch et George Lakoff, menés entre les années 1980 et 1990, ont radiÂcaÂleÂment reconÂfiÂguÂré notre comÂpréÂhenÂsion de la cogÂniÂtion. En 1991, dans leur ouvrage comÂmun The EmboÂdied Mind, publié à BosÂton, VareÂla et Rosch (avec Evan ThompÂson) introÂduisent la notion selon laquelle la cogÂniÂtion est enraÂciÂnée dans notre corÂpoÂréiÂté, notre perÂcepÂtion située et notre interÂacÂtion dynaÂmique avec l’environnement. ParalÂlèÂleÂment, George Lakoff, à l’université de CaliÂforÂnie à BerÂkeÂley, publie avec le phiÂloÂsophe Mark JohnÂson MetaÂphors We Live By (1980), puis PhiÂloÂsoÂphy in the Flesh (1999), démonÂtrant que les concepts absÂtraits — comme le temps, le pouÂvoir ou l’affection — ne flottent pas dans une sphère pureÂment logique, mais sont façonÂnés par des schéÂmas senÂsoÂriÂmoÂteurs. Dire « je suis sous presÂsion », « je vais de l’avant », ou « je prends du recul » ne relève pas de la simple métaÂphore styÂlisÂtique : ce sont des empreintes directes de nos interÂacÂtions phyÂsiques proÂjeÂtées dans notre lanÂgage. Le corps fourÂnit des strucÂtures concepÂtuelles priÂmaires, le lanÂgage les module, et la penÂsée y prend forme. Ce que nous croyons être des idées absÂtraites est en réaÂliÂté proÂfonÂdéÂment inforÂmé par la strucÂture incarÂnée de notre expéÂrience. AutreÂment dit : nous penÂsons avec nos pieds, nos mains, notre torse, et nos traÂjecÂtoires dans l’espace.
QuesÂtion ouverte : dans vos propres forÂmuÂlaÂtions, comÂbien de métaÂphores sont enraÂciÂnées dans une expéÂrience senÂsoÂrielle ou spaÂtiale ?
Quand le mouvement éclaire la pensée : corps en action, esprit en extension
PreÂnez une craie et écriÂvez une équaÂtion sur un tableau. Ce simple geste mobiÂlise bien plus que la coorÂdiÂnaÂtion Å“il-main : il engage votre posÂture, votre équiÂlibre, la spaÂtiaÂliÂsaÂtion du proÂblème dans l’environnement. Et il faciÂlite… la résoÂluÂtion du proÂblème lui-même. En 2007, une étude diriÂgée par Sian BeiÂlock à l’Université de ChiÂcaÂgo a démonÂtré que les étuÂdiants qui utiÂliÂsaient des gestes pour expliÂquer un proÂblème mathéÂmaÂtique en reteÂnaient mieux les mécaÂnismes que ceux qui resÂtaient immoÂbiles. D’autres recherches, comme celles menées par Susan GolÂdin-MeaÂdow dans les années 2000, ont mis en lumière le rôle cenÂtral du mouÂveÂment dans la consoÂliÂdaÂtion des apprenÂtisÂsages absÂtraits. Le corps, loin d’être un simple véhiÂcule de l’intellect, en devient le cataÂlyÂseur silenÂcieux, traÂducÂteur de l’idée en action, révéÂlaÂteur de liens impliÂcites entre repréÂsenÂtaÂtion spaÂtiale et raiÂsonÂneÂment symÂboÂlique.
Dans cerÂtaines classes MonÂtesÂsoÂri ou dans les pédaÂgoÂgies alterÂnaÂtives, les enfants apprennent en maniÂpuÂlant, en se déplaÂçant, en senÂtant. Ce n’est pas un hasard : dès les années 1960, Maria MonÂtesÂsoÂri avait obserÂvé que le mouÂveÂment volonÂtaire engaÂgeait des foncÂtions supéÂrieures de l’intelligence, bien avant que les neuÂrosÂciences ne le confirment. Aujourd’hui, des études récentes en neuÂroéÂduÂcaÂtion montrent que les connaisÂsances acquises par l’action — maniÂpuÂlaÂtions concrètes, jeux senÂsoÂriÂmoÂteurs, exploÂraÂtion phyÂsique — s’ancrent plus proÂfonÂdéÂment et sont plus faciÂleÂment réutiÂliÂsables. En 2015, une méta-anaÂlyse publiée dans FronÂtiers in PsyÂchoÂloÂgy par KieÂfer & Trumpp a mis en lumière le rôle du sysÂtème moteur dans l’activation des concepts absÂtraits. Lorsque les enfants tracent une lettre en grand forÂmat avec le bras entier, par exemple, ils n’activent pas seuleÂment la mémoire visuelle, mais ausÂsi les cirÂcuits proÂprioÂcepÂtifs et moteurs assoÂciés à la forme. AinÂsi, l’apprentissage devient une choÂréÂgraÂphie cogÂniÂtive où la mémoire proÂcéÂduÂrale, la comÂpréÂhenÂsion symÂboÂlique et la perÂcepÂtion senÂsoÂrielle coopèrent actiÂveÂment.
Micro-exerÂcice : refaites un raiÂsonÂneÂment comÂplexe en marÂchant lenÂteÂment. ObserÂvez si des idées nouÂvelles émergent.
Le corps comme carte mentale : perceptions, gestes et représentations
Une autre avanÂcée majeure vient des traÂvaux sur la perÂcepÂtion spaÂtiale, notamÂment ceux menés par DenÂnis ProfÂfitt à l’Université de VirÂgiÂnie dans les années 1990 et 2000. Il appaÂraît que nos repréÂsenÂtaÂtions du monde sont proÂfonÂdéÂment liées à notre posiÂtion corÂpoÂrelle dans l’espace. ProfÂfitt a monÂtré, par exemple, que des parÂtiÂciÂpants perÂceÂvaient une colÂline comme plus raide lorsqu’ils étaient fatiÂgués ou porÂtaient un sac à dos lourd. Dans une autre étude, la disÂtance perÂçue à un objet variait selon que les parÂtiÂciÂpants le tenaient ou non dans la main, sugÂgéÂrant que notre sysÂtème perÂcepÂtif intègre impliÂciÂteÂment la capaÂciÂté à agir sur l’environnement pour moduÂler la perÂcepÂtion elle-même. Plus encore : des recherches comÂpléÂmenÂtaires, comme celles de David CasaÂsanÂto, indiquent que la perÂcepÂtion du temps peut égaÂleÂment être influenÂcée par notre posÂture ou notre sens de l’acÂtion. AinÂsi, être penÂché en avant ou recroÂqueÂvillé peut affecÂter la manière dont nous estiÂmons la durée d’un évéÂneÂment. Ces résulÂtats renÂforcent l’idée que la perÂcepÂtion n’est pas pasÂsive : elle est contiÂnuelÂleÂment ajusÂtée par l’état du corps.
Nos mains, nos yeux, notre tronc orientent notre comÂpréÂhenÂsion du réel. Le corps n’est pas un outil extéÂrieur à la penÂsée — il en est la trame impliÂcite. Il façonne nos cartes menÂtales. Ce que nous appeÂlons « vision du monde » est d’abord une vision incarÂnée, située, senÂsoÂrielle. L’absÂtracÂtion pure est une illuÂsion : même nos plus hautes élaÂboÂraÂtions intelÂlecÂtuelles s’enracinent dans des schèmes perÂcepÂtifs corÂpoÂrels. Le phiÂloÂsophe améÂriÂcain Mark JohnÂson, proÂfesÂseur à l’Université de l’Oregon et colÂlaÂboÂraÂteur de George Lakoff, a consaÂcré une large parÂtie de sa carÂrière, notamÂment dans The Body in the Mind (1987), à démonÂtrer que nos raiÂsonÂneÂments reposent sur des strucÂtures préÂconÂcepÂtuelles issues de l’expérience phyÂsique : la verÂtiÂcaÂliÂté, la conteÂnance, le mouÂveÂment vers un but. Ces strucÂtures, appeÂlées « image scheÂmas », forment l’ossature silenÂcieuse de notre penÂsée rationÂnelle. AutreÂment dit, pour comÂprendre ce qu’est une idée, il faut parÂfois comÂmenÂcer par comÂprendre ce qu’est une marche, une presÂsion ou une traÂjecÂtoire vécue.
ExploÂraÂtion perÂsonÂnelle : que se pasÂseÂrait-il si vous chanÂgiez volonÂtaiÂreÂment de posÂture pour aborÂder une situaÂtion famiÂlière ?
Des émotions au raisonnement : la chair du jugement
L’intelligence ne se résume pas à calÂcuÂler. Elle implique de senÂtir, d’évaluer, de tranÂcher. Or, cette capaÂciÂté de jugeÂment — souÂvent assoÂciée à la froide logique — est proÂfonÂdéÂment influenÂcée par l’état corÂpoÂrel. Ce phéÂnoÂmène est connu sous le nom d’emboÂdiÂment affecÂtif, ou incarÂnaÂtion affecÂtive : une persÂpecÂtive en psyÂchoÂloÂgie cogÂniÂtive qui souÂligne que nos états émoÂtionÂnels, phyÂsioÂloÂgiques et posÂtuÂraux modulent nos évaÂluaÂtions et nos déciÂsions, souÂvent de façon inconsÂciente. Par exemple, une posÂture corÂpoÂrelle expanÂsive peut renÂforÂcer la confiance en soi et la proÂpenÂsion à prendre des risques, tanÂdis qu’un état de fatigue ou de stress phyÂsioÂloÂgique peut accenÂtuer le biais de préÂcauÂtion ou d’évitement. Loin d’être une coquetÂteÂrie de laboÂraÂtoire, l’embodiment affecÂtif a été larÂgeÂment docuÂmenÂté depuis les années 2000 dans des études empiÂriques en psyÂchoÂloÂgie expéÂriÂmenÂtale et en neuÂrosÂciences affecÂtives, notamÂment dans les traÂvaux de AntoÂnio DamaÂsio et de Gerald Clore. La peur, la faim, la fatigue, la tenÂsion musÂcuÂlaire ou même la temÂpéÂraÂture ambiante influencent direcÂteÂment nos prises de déciÂsion, non par caprice, mais parce qu’ils altèrent les signaux corÂpoÂrels que le cerÂveau utiÂlise pour estiÂmer l’urgence, la sécuÂriÂté ou la perÂtiÂnence d’un choix à faire. C’est la chair qui colore le jugeÂment, avant que la raiÂson ne le jusÂtiÂfie.
Une étude célèbre menée en 2011 par Shai DanÂziÂger, JonaÂthan Levav et LioÂra Avnaim-PesÂso à l’université Ben GouÂrion (Israël), publiée dans ProÂceeÂdings of the NatioÂnal AcaÂdeÂmy of Sciences, a révéÂlé que les juges siéÂgeant dans des triÂbuÂnaux de libéÂraÂtion condiÂtionÂnelle accorÂdaient signiÂfiÂcaÂtiÂveÂment moins de perÂmisÂsions de sorÂtie avant la pause déjeuÂner. La variable expliÂcaÂtive ? Leur taux de gluÂcose, influenÂçant inconsÂciemÂment leur sévéÂriÂté. Par ailleurs, dans une série d’expériences menées par DenÂnis ProfÂfitt dans les années 2000, il a été démonÂtré qu’une perÂsonne légèÂreÂment incliÂnée vers l’arrière jugeait une situaÂtion comme moins menaÂçante que si elle était penÂchée en avant. Le corps ne se contente donc pas de « resÂsenÂtir » : il proÂduit des biais cogÂniÂtifs, certes, mais égaÂleÂment des signaux d’ajustement qui influencent actiÂveÂment nos jugeÂments. Qu’il s’agisse de déciÂsions morales, poliÂtiques ou esthéÂtiques, ceux-ci s’élaborent à l’intersection subÂtile entre l’état interne du corps et la perÂcepÂtion contexÂtuelle. C’est la chair, en somme, qui nuance et colore la penÂsée.
L’esprit distribué : penser, c’est étendre son intelligence hors du crâne
La cogÂniÂtion incarÂnée ouvre sur une persÂpecÂtive plus radiÂcale encore : celle d’une cogÂniÂtion disÂtriÂbuée. Selon cette hypoÂthèse déveÂlopÂpée notamÂment dans les années 1990 et 2000, penÂser ne se limite pas à ce qui se passe à l’intérieur du cerÂveau, mais implique une interÂacÂtion dynaÂmique entre le cerÂveau, le corps, les objets et l’environnement. L’un des exemples les plus parÂlants est celui du calÂcul sur les doigts chez les enfants — et parÂfois chez les adultes. Ce geste, loin d’être anecÂdoÂtique, exterÂnaÂlise une parÂtie du traiÂteÂment cogÂniÂtif, réduiÂsant la charge menÂtale et augÂmenÂtant la préÂciÂsion. De même, lorsque l’architecte esquisse un plan, il ne proÂjette pas une idée préÂexisÂtante sur un supÂport neutre : c’est dans l’interaction entre sa main, le crayon, la surÂface, que la penÂsée archiÂtecÂtuÂrale prend forme. Le supÂport devient alors un parÂteÂnaire cogÂniÂtif, un espace de feedÂback, de proÂjecÂtion et de remaÂnieÂment en temps réel. En 2005, l’équipe de recherche de SteÂphen J. LupÂfer et Edwin HutÂchins a mis en éviÂdence ce phéÂnoÂmène dans des enviÂronÂneÂments techÂniques comÂplexes comme les cockÂpits d’avion, monÂtrant que les outils et l’environnement jouent un rôle actif dans la résoÂluÂtion de proÂblèmes. Le supÂport n’est donc pas un simple enreÂgisÂtreÂment pasÂsif de la penÂsée : il en est une extenÂsion, parÂfois même une condiÂtion émerÂgente.
Andy Clark, phiÂloÂsophe et spéÂciaÂliste des sciences cogÂniÂtives à l’Université d’Édimbourg, défend dans son ouvrage SuperÂsiÂzing the Mind (2008) une idée ausÂsi dérouÂtante que stiÂmuÂlante : le menÂtal ne s’arrête pas à la boîte crâÂnienne. Selon lui, les proÂcesÂsus cogÂniÂtifs s’étendent au-delà du cerÂveau pour inclure le corps et l’environnement matéÂriel. Le menÂtal, loin d’être une bulle isoÂlée, serait un sysÂtème disÂtriÂbué, interÂacÂtif, évoÂluÂtif. Dans ses recherches menées dans les années 2000 en lien avec David ChalÂmers, il introÂduit la thèse de l’extended mind, selon laquelle une feuille de papier, un smartÂphone ou un carÂnet peuvent faire parÂtie intéÂgrante de notre penÂsée si nous les utiÂliÂsons de manière fluide pour accomÂplir une tâche cogÂniÂtive. Cette vision brouille les fronÂtières traÂdiÂtionÂnelles entre esprit et monde. Elle défait le mythe d’un « moi penÂsant » isoÂlé. Elle sugÂgère que penÂser, c’est ausÂsi synÂchroÂniÂser — son souffle, ses appuis, ses gestes, ses outils avec la comÂplexiÂté mouÂvante de l’environnement. PenÂser, c’est s’incarner, certes, mais ausÂsi s’augmenter, s’adapter, s’articuler dans un monde matéÂriel qui parÂtiÂcipe actiÂveÂment à l’élaboration de la penÂsée.
QuesÂtion ouverte : quelles sont vos extenÂsions cogÂniÂtives ? Un carÂnet, un mur, un corps en mouÂveÂment ?
Et si nous pensions d’abord avec nos muscles ?
La cogÂniÂtion incarÂnée ne relègue pas le cerÂveau. Elle l’élargit, le décentre, le connecte à la chair du monde. Elle le replace dans une boucle senÂsoÂriÂmoÂtrice où le corps, loin d’être un simple relais périÂphéÂrique, devient un parÂteÂnaire actif et moduÂlant du raiÂsonÂneÂment, de la mémoire, de l’émotion. Dans cette persÂpecÂtive, chaque senÂsaÂtion, chaque tenÂsion musÂcuÂlaire ou variaÂtion de posÂture parÂtiÂcipe actiÂveÂment à l’architecture de nos idées. L’intelligence ne se fabrique pas uniÂqueÂment dans les synapses, elle s’improvise dans l’équilibre d’un mouÂveÂment, se nuance dans un souÂpir, s’oriente dans un appui. PenÂser, dès lors, n’est plus un acte soliÂtaire de l’esprit, mais une symÂphoÂnie incarÂnée, un diaÂlogue constant entre ce que l’on sent, ce que l’on fait et ce que l’on comÂprend.
ReconÂnaître cette co-agence entre le corps et l’esprit, c’est ouvrir une voie vers une comÂpréÂhenÂsion plus orgaÂnique, plus ancrée de la penÂsée. C’est peut-être ausÂsi, dans un monde de plus en plus numéÂriÂsé et désÂinÂcarÂné, retrouÂver une forme de sagesse senÂsoÂrielle oubliée. Car si notre esprit flotte parÂfois, notre corps, lui, sait. Il se souÂvient. Il antiÂcipe. Il parle — souÂvent avant nous. Encore faut-il apprendre à l’écouter.
DerÂnier exerÂcice : repéÂrez aujourd’hui une situaÂtion où votre corps a su avant votre esprit. Que disait-il ? Et l’avez-vous entenÂdu ?
📣Votre corps a‑t-il vibré à cette idée d’une intelligence incarnée ?
- RaconÂtez en comÂmenÂtaire une de ces sagesses silenÂcieuses de votre chair, qu’elle vous ait éclaiÂré ou induit en erreur.
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