Fermer le menu
  • Accueil
  • Connaissance de soi
  • Psychologie cognitive
  • Neurosciences
Facebook X Instagram YouTube LinkedIn WhatsApp Reddit TikTok Discord Telegram
Esprit Futé
  • Accueil
  • Connaissance de soi
  • Psychologie cognitive
  • Neurosciences
Login
Facebook X Instagram LinkedIn Reddit Telegram
Esprit Futé
Accueil»Neurosciences
Neurosciences

Où vit la conscience ? Ce que la science sait (et ne sait pas) encore

7 Mins de lecture23 avril 2025064 VuesLa rédactionLa rédaction
Partagez Facebook X LinkedIn Tumblr Email Telegram WhatsApp Copier le lien
Doctor arranging scanning device on head of a female patient.
Partagez
Facebook X LinkedIn Email Telegram WhatsApp Copier le lien

Fer­mez les yeux. Une pen­sée sur­git. Vous enten­dez peut-être votre propre voix inté­rieure. Ou une image vous tra­verse. Qui est ce “vous” qui observe ? Cette impres­sion d’être conscient, cette expé­rience intime d’exister, d’être soi, d’être “là”… D’où vient-elle ? Et où vit-elle ?

Depuis Des­cartes jus­qu’à Fran­cis Crick, la conscience hante la science comme un fan­tôme trop réel. Ni réduc­tible à une région du cer­veau, ni tota­le­ment imma­té­rielle, elle échappe à toute loca­li­sa­tion simple. Pour­tant, les neu­ros­ciences modernes pro­gressent. Len­te­ment. Par approxi­ma­tions, par doutes, par hypo­thèses.

Cet article explore les der­nières per­cées dans la com­pré­hen­sion scien­ti­fique de la conscience : ses pos­sibles sièges, ses modèles théo­riques, ses para­doxes. Et sur­tout, ses limites actuelles.


La conscience : un mot pour mille expériences

Le pro­blème com­mence ici : la conscience n’est pas une chose, mais une constel­la­tion de phé­no­mènes. Res­sen­tir une dou­leur, recon­naître son visage, se sou­ve­nir d’une odeur d’enfance, for­mu­ler une pen­sée abs­traite : tout cela est “conscient”, mais selon des degrés, des formes, des tem­po­ra­li­tés dif­fé­rentes.

Les cher­cheurs dis­tinguent deux grands types :

  • La conscience phé­no­mé­nale : ce que ça fait d’être vivant, l’expérience sub­jec­tive pure (qua­lia).
  • La conscience d’accès : l’information acces­sible, uti­li­sable par d’autres pro­ces­sus cog­ni­tifs (mémoire, lan­gage, déci­sion).

Cer­tains ajoutent la méta-conscience, la conscience d’être conscient. Ce laby­rinthe séman­tique reflète une réa­li­té scien­ti­fique : la conscience est un pro­blème à la fois empi­rique et concep­tuel. Et tant qu’on n’en cerne pas les contours, on ne peut en loca­li­ser le “siège”.


Le cerveau en réseau : il n’y a pas de centre de la conscience

L’idée d’un “centre” unique de la conscience est aujourd’hui aban­don­née. La conscience semble plu­tôt émer­ger de l’interaction entre plu­sieurs réseaux dis­tri­bués.

  • Le réseau fron­to-parié­tal : lié à l’at­ten­tion et à la conscience d’ac­cès.
  • Le réseau du mode par défaut : acti­vé en intros­pec­tion, auto-réflexion.
  • Les noyaux tha­la­miques : portes d’entrée sen­so­rielle.
  • Le cor­tex pos­té­rieur (pré­cu­neus, cor­tex cin­gu­laire pos­té­rieur) : région can­di­date pour l’unification des expé­riences.

Les recherches conti­nuent de sou­li­gner que la conscience émerge du fonc­tion­ne­ment en réseau de dif­fé­rentes régions céré­brales plu­tôt que d’un centre unique. L’ac­cès d’une infor­ma­tion à la conscience s’ac­com­pagne de signa­tures neu­ro­nales carac­té­ris­tiques, mesu­rables par EEG et IRMf, telles qu’un ’embra­se­ment’ de l’ac­ti­vi­té neu­ro­nale et l’ap­pa­ri­tion d’ondes spé­ci­fiques comme l’onde P300, par­ti­cu­liè­re­ment dans les régions parié­tales et pré­fron­tales.

Des patients en état végé­ta­tif pré­sentent par­fois une acti­vi­té intacte de cer­taines zones de ces réseaux. L’IRMf et l’EEG per­mettent aujourd’hui de détec­ter une acti­vi­té consciente même chez des per­sonnes inca­pables de com­mu­ni­quer. Ce fut un choc éthique et médi­cal.

Mais atten­tion : cor­re­la­tion n’est pas cau­sa­li­té. L’activation d’une région ne signi­fie pas qu’elle pro­duit la conscience. Elle peut en être un simple réfé­rent, ou une consé­quence.


La théorie de l’information intégrée : la conscience comme un tout

Pro­po­sée par Giu­lio Tono­ni, la théo­rie de l’information inté­grée (IIT) défi­nit la conscience comme la capa­ci­té d’un sys­tème à géné­rer un ensemble uni­fié d’informations qui ne se réduisent pas à la somme de ses par­ties.

Elle intro­duit un indi­ca­teur (Φ) cen­sé mesu­rer quan­ti­ta­ti­ve­ment le degré de conscience. Plus Φ est éle­vé, plus le sys­tème est conscient. Cette approche intègre l’architecture fonc­tion­nelle du cer­veau, mais aus­si, poten­tiel­le­ment, des machines, des ani­maux, voire des col­lec­tifs humains.

L’IIT est sédui­sante, mais cri­ti­quée : cer­tains jugent son for­ma­lisme mathé­ma­tique dif­fi­ci­le­ment tes­table empi­ri­que­ment. D’autres dénoncent son absence d’ancrage bio­lo­gique clair. Mais elle a le mérite de poser des ques­tions radi­cales : et si la conscience était une pro­prié­té struc­tu­relle, et non un pro­ces­sus ?


Global Workspace Theory : lumière sur la scène cognitive

Autre théo­rie influente : la Glo­bal Works­pace Theo­ry (GWT) de Ber­nard Baars, reprise et tes­tée par Sta­nis­las Dehaene. Selon elle, la conscience émerge lors­qu’une infor­ma­tion devient acces­sible à l’ensemble du cer­veau, comme si elle était pro­je­tée sur une scène théâ­trale interne.

La GWT explique pour­quoi cer­taines infor­ma­tions sont per­çues consciem­ment et d’autres non. Elle est sou­te­nue par des don­nées en EEG et IRMf, notam­ment sur le “saut cog­ni­tif” néces­saire pour qu’un sti­mu­lus devienne conscient.

Mais elle reste cen­trée sur la conscience d’accès et peine à expli­quer la richesse qua­li­ta­tive de l’expérience (la “cou­leur rouge”, la dou­leur, la mélan­co­lie). Pour cela, il fau­drait un pont entre fonc­tions cog­ni­tives et vécu sub­jec­tif. Pont encore man­quant.


Conscience, machines et illusion : l’IA peut-elle sentir ?

Des recherches explo­ra­toires et contro­ver­sées sug­gèrent que la conscience pour­rait ne pas être stric­te­ment limi­tée au cer­veau. Des théo­ries émer­gentes exa­minent le rôle poten­tiel de struc­tures bio­lo­giques comme les micro­tu­bules (impli­qués dans la signa­li­sa­tion cel­lu­laire) et explorent des liens avec la phy­sique quan­tique. Bien que très spé­cu­la­tives, ces pistes ouvrent des pers­pec­tives fas­ci­nantes qui remettent en ques­tion notre concep­tion tra­di­tion­nelle de la conscience comme un pro­duit exclu­sif de l’ac­ti­vi­té neu­ro­nale.

Avec l’arrivée des modèles de lan­gage et des sys­tèmes intel­li­gents, une ques­tion ver­ti­gi­neuse se pose : peut-on simu­ler la conscience ? Ou même la pro­duire arti­fi­ciel­le­ment ?

Des cher­cheurs comme Anil Seth ou Joscha Bach pro­posent que la conscience repose sur des modèles internes du monde et de soi, pré­dic­tifs, dyna­miques. En ce sens, un sys­tème arti­fi­ciel pour­rait, théo­ri­que­ment, mani­fes­ter une forme mini­male de conscience.

Mais qu’est-ce qu’une conscience sans res­sen­ti ? Sans corps, sans his­toire, sans peur ni désir ? Le pro­blème du “zom­bi phi­lo­so­phique” (un être qui agit comme nous sans être conscient) reste entier.

La science peut décrire les condi­tions néces­saires à la conscience. Mais com­ment recon­naître une véri­table expé­rience sub­jec­tive chez l’autre, sur­tout s’il n’est pas humain ?


La conscience, un miroir intransmissible

Com­prendre la conscience, ce n’est pas sim­ple­ment la mesu­rer. C’est récon­ci­lier le dedans et le dehors, le cer­veau et l’expérience, le sub­jec­tif et le mesu­rable. C’est envi­sa­ger que la conscience n’est pas conte­nue dans une struc­ture loca­li­sable, mais qu’elle émerge de l’entrelacement dyna­mique entre un orga­nisme vivant, son envi­ron­ne­ment, et ses repré­sen­ta­tions men­tales. Elle serait alors moins un objet à décou­vrir qu’une inter­ac­tion à obser­ver, un lien mou­vant, fluc­tuant entre flux neu­ro­naux, lan­gage, mémoire et per­cep­tion. Le “siège” de la conscience pour­rait n’être rien d’autre qu’une topo­lo­gie rela­tion­nelle à plu­sieurs dimen­sions, tou­jours en réin­ven­tion.

Rela­tion entre un orga­nisme, un monde, un lan­gage, une mémoire, une atten­tion, mais aus­si un rythme, un corps, une tem­po­ra­li­té. Il ne s’agit plus de loca­li­ser la conscience comme un objet figé dans l’anatomie, mais d’observer com­ment elle sur­git à l’interstice des acti­vi­tés per­cep­tives, des boucles d’anticipation, des échos mémo­rielles et des modu­la­tions atten­tion­nelles. C’est une confi­gu­ra­tion fluide, instable, d’interactions mul­tiples, par­fois syn­chro­ni­sées, par­fois dis­cor­dantes. Une forme de méta­sta­bi­li­té où l’identité consciente se construit, se défait et se recons­truit conti­nuel­le­ment.


Et si nous ne pouvions jamais la localiser ?

Une théo­rie auto-orga­ni­sa­tion­nelle récente pro­pose que la conscience émerge dans une zone cri­tique entre des états d’en­tro­pie faible et éle­vée. Dans cet état cri­tique, les réseaux de connec­ti­vi­té fonc­tion­nelle cor­ti­cale pré­sentent une dimen­sion frac­tale qui aug­mente avec le niveau de conscience et dimi­nue chez les patients pré­sen­tant des troubles de la conscience. Cette pers­pec­tive sug­gère que la conscience n’est pas loca­li­sable dans une région spé­ci­fique, mais qu’elle est une pro­prié­té émer­gente de la com­plexi­té dyna­mique du cer­veau.

La conscience est peut-être aus­si ce que la science ne pour­ra jamais enfer­mer dans une théo­rie close. Comme l’horizon d’une mer calme : elle est là, à chaque ins­tant, mais recule dès qu’on l’atteint.

Mais ce n’est pas un échec. C’est une invi­ta­tion : à pen­ser autre­ment. À croi­ser la neu­ro­lo­gie et la phi­lo­so­phie, l’imagerie et la poé­sie, les sta­tis­tiques et l’expérience.


Pour prolonger la réflexion :

  • Quand vous êtes vrai­ment “pré­sent”, où êtes-vous dans votre cer­veau ?
  • La conscience est-elle un flux inin­ter­rom­pu ou un cli­gno­te­ment très rapide ?
  • Peut-on apprendre à recon­naître un autre type de conscience que la nôtre ?

Ce que la conscience nous oblige à voir

Com­prendre la conscience, c’est décou­vrir que nous sommes plus que des neu­rones, mais jamais sans eux.

C’est se deman­der ce que veut dire être vivant, res­sen­tir, agir. C’est repen­ser la place de l’expérience dans une science trop sou­vent fas­ci­née par les chiffres.

Et si nous étions déjà le siège de notre propre mys­tère ?


Par­ta­gez en com­men­taire : Quand avez-vous res­sen­ti pour la der­nière fois une conscience aiguë de vous-même ? Et pour­quoi ?

Avancées en psychologie cognitive de la conscience Conscience dans les systèmes d'IA Conscience et expérience subjective Conscience phénoménale et de soi Définitions et niveaux de la conscience Dernières recherches sur la conscience États modifiés de conscience et recherches Impact des technologies sur la conscience Intelligence artificielle et conscience Mécanismes cérébraux de la conscience Méditation et effets sur la conscience Neuroimagerie et étude de la conscience Neuroplasticité et capacité de changement cérébral Neurosciences et conscience Philosophie de l'esprit et conscience Plasticité cérébrale et conscience Rôle du réseau du mode par défaut dans la conscience Stratégies pour étudier la conscience Théorie de l'information intégrée Traitement des troubles de la conscience
Partager Facebook X Pinterest LinkedIn Tumblr Email Telegram WhatsApp Copier le lien
Article précédentComment l’intelligence émotionnelle peut-elle transformer votre santé mentale ?
Article suivant La psychologie cognitive au service de l’Éducation

Articles similaires

La plasticité synaptique : Sculpter notre cerveau par l’expérience

Nos neurones miroirs : Échos cérébraux de l’expérience d’autrui

L’orchestration silencieuse des oscillations cérébrales : le rythme caché de nos pensées

Répondre

Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.

Les secrets du sommeil profond 

L’orchestration silencieuse des oscillations cérébrales : le rythme caché de nos pensées

Le Développement personnel : Entre fast-food du bien-être et lubie bourgeoise

Ce que la méditation fait vraiment à votre cerveau

Suivez nous sur les réseaux
  • Facebook
  • Twitter
  • Instagram
  • YouTube
  • TikTok
  • Telegram
  • LinkedIn
  • Reddit
Informations légales
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
Publications récentes
  • La plasticité synaptique : Sculpter notre cerveau par l’expérience
  • Le prix de la fluidité cognitive : Quand la pensée facile nous piège
  • L’influence des lieux sur la conscience de soi : ce que les espaces dérobent ou révèlent en silence
  • Nos neurones miroirs : Échos cérébraux de l’expérience d’autrui
  • Pourquoi notre mémoire n’est pas un magnétophone fidèle : Les illusions de la remémoration

Abonnez-vous dès aujourd'hui !

Explorez les profondeurs de votre esprit et des sciences cognitives - Abonnez-vous à notre newsletter et ne manquez aucune actualité fascinante !

© 2025 Esprit Futé. Designed by EspritFute.
  • Accueil
  • Connaissance de soi
  • Psychologie cognitive
  • Neurosciences

Tapez ci-dessus et appuyez sur Enter pour rechercher. Appuyez sur Esc pour annuler.

Esprit Futé
Manage Consent
To provide the best experiences, we use technologies like cookies to store and/or access device information. Consenting to these technologies will allow us to process data such as browsing behavior or unique IDs on this site. Not consenting or withdrawing consent, may adversely affect certain features and functions.
Functional Toujours activé
The technical storage or access is strictly necessary for the legitimate purpose of enabling the use of a specific service explicitly requested by the subscriber or user, or for the sole purpose of carrying out the transmission of a communication over an electronic communications network.
Preferences
The technical storage or access is necessary for the legitimate purpose of storing preferences that are not requested by the subscriber or user.
Statistics
The technical storage or access that is used exclusively for statistical purposes. The technical storage or access that is used exclusively for anonymous statistical purposes. Without a subpoena, voluntary compliance on the part of your Internet Service Provider, or additional records from a third party, information stored or retrieved for this purpose alone cannot usually be used to identify you.
Marketing
The technical storage or access is required to create user profiles to send advertising, or to track the user on a website or across several websites for similar marketing purposes.
Gérer les options Gérer les services Gérer {vendor_count} fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
View preferences
{title} {title} {title}

Se connecter ou S'inscrire

Content de vous revoir !

Connectez-vous à votre compte ci-dessous.

Mot de passe oublié ?