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Psychologie cognitive

L’impact des technologies sur notre cognition

Empreinte digitale sur notre esprit ou Comment les outils numériques façonnent notre manière de penser et de percevoir le monde ?
6 Mins de lecture7 mai 2025054 VuesLa rédactionLa rédaction
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Chaque matin, des mil­liards de chocs vir­tuels filtrent dans votre esprit avant même que vous n’ayez incons­cient consul­té l’écran : un mes­sage, une alerte, un « like » scin­tillant. Vous glis­sez le doigt, un geste deve­nu réflexe, comme si un fil invi­sible reliait votre conscience à un vaste réseau. Mais qui tire ces fils ? Les tech­no­lo­gies numé­riques ne sont pas de simples ins­tru­ments pas­sifs : elles ins­crivent des empreintes indé­lé­biles dans notre façon de per­ce­voir, frag­mentent notre atten­tion en éclats de sti­mu­lus, remo­dèlent nos cir­cuits mné­siques en trans­fé­rant la mémoire vers le cloud.

Dans cette enquête cog­ni­tive, nous décor­ti­que­rons l’architecture cachée de ces inter­faces — de l’écran tac­tile à l’algorithme de recom­man­da­tion — pour dévoi­ler com­ment elles façonnent nos modes de pen­sée et nos émo­tions. Plus encore, nous inter­ro­ge­rons les résis­tances cog­ni­tives néces­saires pour pré­ser­ver un esprit sou­ve­rain. Prêt.e à débran­cher les auto­ma­tismes et à reprendre le pilo­tage de votre cer­veau numé­rique ?


1. Plasticité neuronale ou esclavage informationnel ?

La plas­ti­ci­té neu­ro­nale incarne la capa­ci­té du cer­veau à se mode­ler en fonc­tion de ses usages, sculp­tant de nou­velles connexions là où l’on porte son atten­tion. Or, les tra­vaux de l’Université de Har­vard ont mis en lumière que des usages inten­sifs du smart­phone entraînent un rétré­cis­se­ment pro­gres­sif de l’hippocampe, zone essen­tielle à la mémoire épi­so­dique, tan­dis que le cor­tex parié­tal, res­pon­sable de la navi­ga­tion spa­tiale et de l’attention répar­tie, voit ses réseaux se redé­ployer vers des tâches de balayage rapide d’écrans.

Ce remo­de­lage céré­bral agit tel un double tran­chant : d’un côté, il opti­mise la vitesse de recherche et la détec­tion d’informations ; de l’autre, il réduit la capa­ci­té à rete­nir des sou­ve­nirs com­plexes ou à se repé­rer men­ta­le­ment dans l’espace sans sup­port externe. Une étude de 2022 a même mon­tré que les uti­li­sa­teurs chro­niques de GPS voient leur mémoire topo­gra­phique décli­ner plus vite que leurs homo­logues navi­guant sans assis­tance.

Dès lors, la plas­ti­ci­té devient-elle une force adap­ta­tive ou un piège ? Si chaque glis­se­ment de doigt nous épargne l’effort de la remé­mo­ra­tion, il fra­gi­lise aus­si les cir­cuits mné­siques tra­di­tion­nels. Il appar­tient à cha­cun de déci­der si cette exter­na­li­sa­tion de l’effort vaut le prix d’une mémoire deve­nant peu à peu exté­rieure.

Quels sou­ve­nirs pré­cieux avez-vous exter­na­li­sés à votre appa­reil ? Quel impact cela a‑t-il eu sur votre mémoire per­son­nelle ?


2. Attention fragmentée : le prix de l’instantanéité

La mul­ti­tâche numé­rique n’est qu’un mythe : notre cer­veau ne gère pas plu­sieurs flux simul­ta­né­ment, mais saute d’un sti­mu­lus à l’autre, géné­rant un coût cog­ni­tif nom­mé « swit­ching cost Â». Des cher­cheurs de l’Université de Cali­for­nie ont mesu­ré cet effet : sous l’assaut d’une noti­fi­ca­tion toutes les deux minutes, la capa­ci­té de lec­ture pro­fonde chute de 40 %, et les zones fron­tales sup­por­tant l’intégration de l’information montrent une acti­vi­té amoin­drie. Plus frap­pant encore, une enquête bri­tan­nique a révé­lé que les pro­fes­sion­nels habi­tués au mul­ti­tâche voient leur temps de réac­tion ralen­tir de 25 % lorsqu’ils sont confron­tés à un seul canal d’information, signe qu’ils ont per­du l’élégance de la concen­tra­tion sou­te­nue.

Ce brouillage atten­tion­nel trans­forme notre rap­port au temps : nous navi­guons en sur­face, effleu­rant les idées sans jamais plon­ger. Comme des papillons sen­so­riels, nous buti­nons des frag­ments, mais man­quons la fleur du sens. Les créa­teurs de conte­nus l’ont bien com­pris : chaque pop-up, chaque badge rouge, est un appel à l’errance cog­ni­tive.

Exer­cice d’auto-observation : Pen­dant une heure, désac­ti­vez toutes les noti­fi­ca­tions et notez vos res­sen­tis : ennui, libé­ra­tion, agi­ta­tion ? Com­ment évo­lue votre rap­port au flux infor­ma­tion­nel ? :** Pen­dant une heure, désac­ti­vez toutes les noti­fi­ca­tions et notez vos res­sen­tis : ennui, libé­ra­tion, dis­trac­tion ?


3. Mémoire externalisée : le paradoxe de l’omnipotence ?

Google est deve­nu notre hip­po­campe externe — un constat illus­tré par l’« effet Google Â» décrit par le psy­cho­logue Daniel Wegner (Rubin) : la mémoire tran­sac­tive, où le cer­veau délègue le sto­ckage à un sup­port numé­rique plu­tôt que de l’enregistrer lui-même. Si cette exter­na­li­sa­tion sou­lage l’effort mne­mo­nic, elle sape para­doxa­le­ment l’auto-effi­ca­ci­té cog­ni­tive — notre confiance à nous rap­pe­ler des faits.

Une étude de Spar­row et al. (2011) a même mon­tré que, après avoir mémo­ri­sé des faits, les sujets pré­fé­raient immé­dia­te­ment enre­gis­trer ces infor­ma­tions sur un ordi­na­teur plu­tôt que de les rete­nir, confir­mant ce glis­se­ment vers une dépen­dance tech­no­lo­gique. À terme, cette délé­ga­tion peut creu­ser un fos­sé entre notre sen­ti­ment de com­pé­tence men­tale et notre capa­ci­té réelle à mobi­li­ser nos sou­ve­nirs sans filet digi­tal.

Quelle der­nière infor­ma­tion impor­tante avez-vous recher­chée en ligne au lieu de la rete­nir ? Com­ment cela a‑t-il influen­cé votre sen­ti­ment de maî­trise ?


4. Narration augmentée : l’IA comme co-auteur de nos pensées

Les assis­tants vocaux et les géné­ra­teurs de texte assis­té réin­ventent notre dis­cours inté­rieur en glis­sant sub­ti­le­ment leurs for­mu­la­tions dans le creu­set de notre pen­sée. Chaque sug­ges­tion d’IA, de la simple cor­rec­tion gram­ma­ti­cale aux pro­po­si­tions de tour­nure, cisèle nos struc­tures nar­ra­tives, modu­lant notre liber­té d’écriture. En s’appuyant sur Goff­man et sa théo­rie de la mise en scène, l’IA peut être vue comme un « second acteur » : elle co-écrit notre per­for­mance men­tale, influence la tona­li­té de notre voix inté­rieure et redé­fi­nit les fron­tières entre nos idées et ses algo­rithmes.

Micro-exer­cice : Inter­agis­sez cinq minutes avec un assis­tant d’écriture. Notez les tour­nures de phrases qu’il sug­gère et ques­tion­nez-les : sont-elles vrai­ment vôtres ?


5. Ergonomie cognitive : designer pour l’esprit

Le concept d’affor­dance de Gib­son désigne la façon dont un objet sug­gère son usage : sur nos écrans, chaque bou­ton attire le doigt, chaque noti­fi­ca­tion porte un mes­sage dis­cret. Les inter­faces modernes exploitent ces indices per­cep­tifs pour orien­ter notre com­por­te­ment sans un ordre expli­cite. Un nudge soi­gneu­se­ment cali­bré — un badge rouge, un contour lumi­neux — déclenche un réflexe : fer­mer l’onglet de lec­ture pro­fonde pour glis­ser vers de nou­velles dis­trac­tions.

Repen­ser l’ergonomie numé­rique, c’est donc inver­ser ces influences : créer des oasis visuelles, des espaces calmes dépour­vus de signaux com­pul­sifs, où la contem­pla­tion de l’information prime sur le zap­ping effré­né.

Conseil explo­ra­toire : Choi­sis­sez une appli­ca­tion de votre quo­ti­dien. Iden­ti­fiez trois élé­ments de son desi­gn qui cap­turent votre atten­tion sans uti­li­té maxi­male. Com­ment réin­ven­te­riez-vous cette inter­face pour amé­lio­rer votre réflexion ?


Cultiver une cognition souveraine

Les outils numé­riques peuvent être des cata­ly­seurs d’intelligence, nous ouvrant des hori­zons d’apprentissage inédits, ou des fers invi­sibles, ligo­tant notre esprit dans l’instantanéité. Pour déchif­frer cette dua­li­té, il ne suf­fit pas d’observations super­fi­cielles : il faut une hybri­da­tion rigou­reuse des neu­ros­ciences (pour mesu­rer les trans­for­ma­tions céré­brales), de l’anthropologie des rituels (pour com­prendre les habi­tudes cultu­relles qu’elles génèrent), de la phi­lo­so­phie de la tech­no­lo­gie (pour inter­ro­ger nos rap­ports éthiques aux machines) et de l’ergonomie com­por­te­men­tale (pour réin­ven­ter des inter­faces qui res­pectent notre besoin de pro­fon­deur). Ce car­re­four inter­dis­ci­pli­naire est le seul ter­rain où nous pou­vons, en conscience, choi­sir l’empreinte digi­tale que nous vou­lons lais­ser dans nos propres cer­veaux.

Et vous ? Quel geste numé­rique allez-vous ques­tion­ner aujourd’hui ?

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