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Connaissance de soi

Attention au mirage du “tout-positif” !

5 Mins de lecture29 avril 2025011 VuesPenseurPenseur
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Young man raising his fists in the air
Crédits photo : 5561176 / Freepik
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Et si l’injonction au bon­heur n’était que l’autre visage de notre peur de vivre ?

Chaque jour, entre deux publi­ci­tés pour des gad­gets et trois vidéos de « mor­ning rou­tine par­faite », une même pro­messe scin­tille sur nos écrans : Pense posi­tif et ta vie chan­ge­ra.
Der­rière ce slo­gan répé­té à l’in­fi­ni se tapit une ques­tion déran­geante : que cherche-t-on vrai­ment à fuir sous cette ava­lanche d’ondes roses et de cita­tions bien­veillantes ?

Le poison sucré de la pensée positive

À pre­mière vue, dif­fi­cile de s’opposer à l’idée de culti­ver l’optimisme. Qui ose­rait reven­di­quer l’importance de la souf­france dans un monde satu­ré d’injonctions à la joie ?
Et pour­tant, à force d’enrober la vie de sucre, nous avons oublié que l’humain ne pousse pas dans des serres chauf­fées arti­fi­ciel­le­ment.

Le mirage du “tout-posi­tif” agit comme un anes­thé­siant : il recouvre les peurs, les deuils, les colères d’un ver­nis brillant, au lieu de leur offrir un espace pour res­pi­rer.
Ne pas pen­ser à sa dou­leur ne la fait pas dis­pa­raître. Cela l’enfouit, la pousse à se cal­ci­fier dans des recoins invi­sibles, d’où elle sur­gi­ra plus tard, plus sour­noise, plus vio­lente.

Pre­nons l’exemple récent de nom­breuses entre­prises de la Sili­con Val­ley, dénon­cées pour impo­ser à leurs sala­riés des séances de « gra­ti­tude obli­ga­toire » tout en accrois­sant leur charge men­tale. Sous pré­texte de posi­ti­vi­té, on masque l’absurdité des condi­tions de tra­vail.

La véri­té est simple : refu­ser la tris­tesse, la colère ou la peur ne les sup­prime pas. Cela les déforme.

L’illusion d’un monde sans faille

Depuis quelques années, les neu­ros­ciences explorent un phé­no­mène fas­ci­nant : la tyran­nie de l’humeur.
Selon une étude de l’Université de Yale publiée en 2023, les per­sonnes qui cherchent constam­ment à maxi­mi­ser leur bon­heur res­sentent para­doxa­le­ment plus d’an­goisse et de soli­tude que celles qui accueillent leurs émo­tions néga­tives.

Pour­quoi ? Parce qu’en exi­geant de soi une posi­ti­vi­té per­ma­nente, on génère une culpa­bi­li­té sourde : Si je ne suis pas heu­reux, c’est que je suis défec­tueux.
Ain­si, l’idéologie du “tout-posi­tif” crée un double far­deau : non seule­ment vous souf­frez, mais vous vous sen­tez cou­pable de souf­frir.

Cela rap­pelle ce que la phi­lo­sophe Simone Weil écri­vait : “Le mal­heur est aus­si un exil, mais il est un exil sans retour si on ne lui fait pas face.“
Igno­rer l’ombre, c’est s’exi­ler de soi-même.

La positivité comme arme sociale

La pen­sée posi­tive n’est pas seule­ment une affaire indi­vi­duelle : elle devient aus­si un outil de doci­li­té col­lec­tive.

Un exemple frap­pant ?
Lors de la pan­dé­mie mon­diale, nombre de cam­pagnes publi­ci­taires et de dis­cours ins­ti­tu­tion­nels encou­ra­geaient les popu­la­tions confi­nées à “res­ter posi­tifs”, à “sou­rire même der­rière les masques”, pen­dant que mon­taient la pré­ca­ri­té, l’i­so­le­ment et la détresse psy­cho­lo­gique.

Sous cou­vert d’optimisme, il s’agissait sou­vent d’étouffer la colère légi­time, de détour­ner l’at­ten­tion des injus­tices struc­tu­relles.
En d’autres termes : “sois heu­reux et tais-toi.”

Le phi­lo­sophe Byung-Chul Han, dans La socié­té de la fatigue, l’explique magis­tra­le­ment : nous sommes pas­sés d’une socié­té dis­ci­pli­naire (où l’on inter­di­sait) à une socié­té de per­for­mance (où l’on s’au­to-exige).
La tyran­nie du bon­heur inté­rieur sert à rendre les indi­vi­dus res­pon­sables de leur mal-être, au lieu de ques­tion­ner l’environnement qui l’engendre.

La fausse lumière qui aveugle

Vou­loir culti­ver l’op­ti­misme est humain. Mais croire que le bon­heur est un devoir est un piège.
Lorsque vous vous for­cez à posi­ti­ver coûte que coûte, vous deve­nez peu à peu sourd à vos propres besoins réels.

Un de mes amis, thé­ra­peute, raconte sou­vent cette anec­dote :
« Quand une per­sonne pleure dans mon cabi­net et s’excuse en disant Je devrais être plus posi­tif, je sais que la plus grande gué­ri­son com­mence. Car il faut oser être vrai, oser tra­ver­ser l’émotion, non la repeindre. »

La lumière authen­tique ne naît pas du refou­le­ment des ténèbres. Elle sur­git quand nous les accep­tons, quand nous les regar­dons sans détour­ner les yeux.

Redevenir ami avec l’ombre

Com­ment ces­ser de tom­ber dans le mirage du “tout-posi­tif” ?

Pas en culti­vant une néga­ti­vi­té cynique. Mais en redé­cou­vrant une pos­ture plus humble : celle de l’explorateur inté­rieur.

Quelques pistes :

  • Lorsque la tris­tesse sur­vient, lui lais­ser un siège. La regar­der, l’écouter sans vou­loir l’effacer.
  • Lorsque la colère sur­git, ne pas la juger. Cher­cher ce qu’elle veut pro­té­ger ou révé­ler.
  • Lors­qu’un doute s’ins­talle, ne pas le fuir. L’in­ter­ro­ger, comme un guide inté­rieur mon­trant une limite ou une inco­hé­rence.

L’expérience émo­tion­nelle n’est pas un pro­blème à résoudre. C’est un lan­gage à apprendre.

Quand la vulnérabilité devient force

Le para­doxe magni­fique est le sui­vant :
plus vous accueillez vos émo­tions “néga­tives” sans résis­tance, moins elles vous empri­sonnent.

Une étude publiée dans The Jour­nal of Posi­tive Psy­cho­lo­gy en 2024 confirme que l’ac­cep­ta­tion émo­tion­nelle est liée à une plus grande rési­lience psy­cho­lo­gique que les ten­ta­tives de sup­pres­sion des affects néga­tifs.

Autre­ment dit, la véri­table force inté­rieure ne vient pas d’un sou­rire pla­qué sur des larmes refou­lées, mais de la capa­ci­té à dire :
“Oui, je tra­verse cela. Et je reste ici, vivant, entier.”

Le choix de la vérité plutôt que du confort

Accep­ter d’être humain, c’est accep­ter la dou­leur autant que la joie.
C’est renon­cer à l’illusion de maî­tri­ser son humeur comme on pro­gramme une play­list.

Et sur­tout, c’est s’autoriser à vivre sans filtre :
la beau­té brute des jours sans gloire, la noblesse silen­cieuse des soirs d’orage inté­rieur, la sim­pli­ci­té nue d’exister sans fard.

Face au mirage du “tout-posi­tif”, il reste un che­min : celui de la récon­ci­lia­tion avec la tota­li­té de l’ex­pé­rience humaine.
Non pour som­brer dans la tris­tesse, mais pour retrou­ver une joie plus large, plus libre — celle qui n’a besoin d’aucune injonc­tion pour exis­ter.


Et vous ?

Quand avez-vous pour la der­nière fois accueilli une émo­tion dite “néga­tive” sans ten­ter de la fuir ou de la cor­ri­ger ?
Je vous invite à par­ta­ger vos réflexions en com­men­taire, ou à explo­rer d’autres articles de ce blog pour conti­nuer ce voyage inté­rieur authen­tique.

Si cet article a réson­né en vous, n’hésitez pas à vous abon­ner à la news­let­ter : chaque semaine, une nou­velle plon­gée lucide et sans conces­sion dans l’univers de la connais­sance de soi.

À bien­tôt, sur le che­min réel — pas tou­jours lumi­neux, mais infi­ni­ment vivant…

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