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Psychologie cognitive

Les effets du multitâche sur le cerveau

Pourquoi faire moins pourrait signifier apprendre plus ?
5 Mins de lecture27 avril 2025022 VuesLa rédactionLa rédaction
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Vous ouvrez un onglet pour répondre à un mes­sage, jetez un œil à vos mails, puis reve­nez au docu­ment que vous rédi­giez. En moins d’une minute, vous venez d’interrompre trois pro­ces­sus cog­ni­tifs dif­fé­rents. Ce phé­no­mène a un nom : le mul­ti­tâche. Véné­ré comme emblème de la moder­ni­té effi­cace, il pour­rait bien être, en réa­li­té, le sabo­teur silen­cieux de nos capa­ci­tés men­tales les plus pré­cieuses. Et si la vraie intel­li­gence consis­tait à faire moins, mais mieux ?


L’illusion cognitive du multitâche

Le mul­ti­tâche ne reflète pas une capa­ci­té à faire plu­sieurs choses à la fois, mais plu­tôt une oscil­la­tion rapide entre dif­fé­rentes tâches. Le cer­veau ne traite pas simul­ta­né­ment plu­sieurs flux d’in­for­ma­tion com­plexes : il bas­cule, à grande vitesse, d’un trai­te­ment à un autre. Ce va-et-vient, appe­lé « swit­ching cost », engendre une perte d’efficacité mesu­rable, tant en temps qu’en pré­ci­sion.

Des recherches menées à Stan­ford ont mon­tré que les indi­vi­dus adeptes du mul­ti­tâche chro­nique sont en réa­li­té plus faci­le­ment dis­traits, moins capables de fil­trer les infor­ma­tions non per­ti­nentes, et plus lents à reve­nir à une tâche ini­tiale après inter­rup­tion. Autre­ment dit : faire plu­sieurs choses à la fois rend moins apte à cha­cune d’elles.


L’attention fragmentée : une dette cognitive

Chaque inter­rup­tion laisse une trace rési­duelle. Lorsque nous chan­geons de tâche, une par­tie de notre cer­veau reste sus­pen­due à la pré­cé­dente. Cette trace, sou­vent incons­ciente, ralen­tit l’encodage de l’information nou­velle. Résul­tat : l’apprentissage devient super­fi­ciel, les erreurs se mul­ti­plient, et la mémoire à long terme s’ef­frite.

Des études en psy­cho­lo­gie expé­ri­men­tale ont démon­tré que les per­for­mances baissent de près de 40 % lors­qu’une tâche est exé­cu­tée en mode mul­ti­tâche. En clair : la sur­charge atten­tion­nelle fait chu­ter notre capa­ci­té à com­prendre, inté­grer et res­ti­tuer l’information.


Apprendre sous perfusion d’interruptions : un mal contemporain

À l’ère des noti­fi­ca­tions et du zap­ping per­ma­nent, apprendre devient un acte de résis­tance. Lire un article scien­ti­fique sans bas­cu­ler sur un onglet You­Tube est deve­nu un défi. Ce n’est pas un manque de volon­té : c’est une archi­tec­ture cog­ni­tive façon­née par l’environnement numé­rique. Or, l’apprentissage pro­fond exige de l’intensité, de la conti­nui­té et de la dis­po­ni­bi­li­té men­tale — trois choses que le mul­ti­tâche érode.

Dans une expé­rience menée par Glenn Wil­son à l’Université de Londres, les par­ti­ci­pants dis­traits par des mails ou des appels voyaient leur QI tem­po­rai­re­ment bais­ser de 10 points — soit l’équivalent d’une nuit blanche.


Le coût psychique du multitâche

Le mul­ti­tâche n’abîme pas seule­ment nos per­for­mances cog­ni­tives : il affecte aus­si notre san­té men­tale. Sau­ter constam­ment d’une tâche à l’autre génère une forme insi­dieuse de stress men­tal, appe­lée sur­charge cog­ni­tive. Loin d’être ano­dine, cette ten­sion per­ma­nente peut pro­vo­quer fatigue, irri­ta­bi­li­té, anxié­té, voire confu­sion déci­sion­nelle.

Notre cer­veau n’est pas un ser­veur mul­ti­trai­te­ment. Il est câblé pour la séquence, pas pour le simul­ta­né. À vou­loir le for­cer à tout gérer à la fois, on finit par com­pro­mettre sa clar­té, son endu­rance et sa capa­ci­té à dis­cer­ner l’essentiel.


Faire une seule chose : un choix radical dans un monde dispersé

L’unitasking, ou concen­tra­tion sur une seule tâche à la fois, n’est pas un retour nos­tal­gique à la len­teur. C’est une contre-offen­sive cog­ni­tive. Se concen­trer inten­sé­ment sur une tâche unique active le « mode par défaut » du cer­veau, réseau impli­qué dans l’imagination, la conso­li­da­tion de la mémoire et la pen­sée concep­tuelle. En d’autres termes : c’est dans le silence de la dis­trac­tion que la pen­sée devient pro­fonde.

Tra­vailler en bloc de 45 minutes sans inter­rup­tion pro­duit plus de résul­tats qu’une demi-jour­née de mul­ti­tâche frag­men­té. Ce n’est pas une croyance, mais un constat neu­ro­cog­ni­tif.


Trois stratégies (non-prescriptives) pour redonner du sens à l’attention

  1. Se don­ner la per­mis­sion de l’immersion — Créez des espaces de concen­tra­tion sans jus­ti­fi­ca­tion. Pas pour pro­duire plus, mais pour habi­ter vrai­ment une tâche. Même dix minutes pleines d’attention sont une vic­toire contre la dis­per­sion ambiante.
  2. Obser­ver ce que la dis­trac­tion fuit — À chaque saut de tâche, inter­ro­gez : qu’est-ce que j’évite ? Ennui, anxié­té, fatigue ? Le mul­ti­tâche est sou­vent une stra­té­gie d’évitement plus qu’un besoin d’efficacité.
  3. Ralen­tir pour voir — Accom­plir une seule tâche, en pleine pré­sence, n’est pas un ralen­tis­se­ment : c’est une inten­si­fi­ca­tion. Lire un texte à voix haute, cui­si­ner sans écran, écrire sans retouche immé­diate… ces gestes simples repro­gramment notre rap­port au temps et à l’esprit.

Multitâche et mémoire : une relation toxique

Le mul­ti­tâche com­pro­met non seule­ment l’apprentissage, mais aus­si la mémoire. Lorsqu’une infor­ma­tion est enco­dée de façon dis­traite, elle devient dif­fi­cile à conso­li­der. Les connexions synap­tiques néces­saires à la mémo­ri­sa­tion sont moins solides, moins durables. C’est comme écrire sur du sable au lieu de gra­ver dans la pierre.

Loin de nous rendre plus per­for­mants, le mul­ti­tâche nous rend plus oublieux, plus dis­per­sés, et para­doxa­le­ment… plus lents.


Une société multitâche produit-t-elle une intelligence superficielle ?

La ques­tion n’est pas uni­que­ment indi­vi­duelle. Elle est cultu­relle. Si toute une géné­ra­tion apprend à apprendre en alter­nant Tik­Tok, chat, pod­cast et devoirs, quels types de savoirs pro­duit-elle ? Et sur­tout : à quelle pro­fon­deur ?

Cer­taines études sug­gèrent que le mul­ti­tâche régu­lier peut alté­rer dura­ble­ment les cir­cuits de l’attention sélec­tive. D’autres montrent un lien entre pra­tiques mul­ti­tâches et dimi­nu­tion de l’intelligence fluide — notre capa­ci­té à rai­son­ner dans des situa­tions nou­velles.

Nous ne sommes pas face à une évo­lu­tion tech­no­lo­gique neutre, mais à une muta­tion cog­ni­tive col­lec­tive. Ce que nous fai­sons à notre atten­tion, nous le fai­sons à notre esprit.


Une attention pleine, pas pleine d’attention

Le mul­ti­tâche est un piège doré : il donne l’illusion d’en faire plus, tout en dégra­dant notre capa­ci­té à com­prendre, à rete­nir, à res­sen­tir. Il dilue la pen­sée et frag­mente l’existence. Inver­se­ment, l’attention uni­fiée est un acte de résis­tance intel­lec­tuelle, presque spi­ri­tuel.

Faire moins, ce n’est pas ralen­tir. C’est s’offrir la pos­si­bi­li­té d’apprendre vrai­ment, de créer avec pro­fon­deur, de vivre avec dis­cer­ne­ment. C’est hono­rer notre esprit dans ce qu’il a de plus rare : sa capa­ci­té à être là, plei­ne­ment.

Et vous ? Quels sont les moments où vous vous sen­tez réel­le­ment concen­tré ? Avez-vous ten­té l’unitasking dans votre quo­ti­dien ?

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Amélioration de la productivité Approches modernes de l'apprentissage Avantages de l'approche unitâche Bienfaits de l'unitasking Consolidation de la mémoire Effets du multitâche sur la santé mentale Environnement propice à l'unitasking Immersion profonde dans l'apprentissage Impact du multitâche sur la mémoire Méthode Pomodoro et concentration Multitâche vs. Unitasking Planification et priorisation Pleine conscience et concentration Pratiques pour un meilleur bien-être mental Réduction du stress et unitasking Santé cognitive et unitasking Stratégies pour améliorer l'apprentissage Surcharge cognitive Techniques de gestion du temps Techniques de réduction des distractions
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